“Made in China“ : pourquoi et comment nous travaillons avec la Chine.

Notre voyage vers une mode éthique a débuté en avril 2019 avec comme volonté d’améliorer nos pratiques dans une industrie que nous savions polluante et socialement critiquée. Après une étude du marché des matières éco-responsables, le chanvre s’est rapidement imposé comme une évidence. C’est une matière révolutionnaire écologiquement et techniquement, mais qui reste encore trop peu utilisée, à tort. Cette « rareté » du chanvre, en comparaison au coton biologique par exemple, en fait une matière particulièrement onéreuse, surtout lorsque les quantités achetées sont faibles.

Nous avons vite fait le constat que nous tourner vers du chanvre français était impossible, car trop couteux pour suivre notre modèle économique et continuer à vous proposer des prix abordables. En effet, en plus de notre site internet, nous vendons nos produits via notre réseau de revendeurs spécialisés. Ce sont des intermédiaires supplémentaires qu’il faut rémunérer et prendre en compte lors de la construction de nos prix. La vente de proximité étant importante à nos yeux, nous avons refusé de la sacrifier au profit d’une vente par internet uniquement. Nous avons donc dû trouver une autre solution pour minimiser nos coûts de production : acheter notre chanvre en Chine. Pourquoi la Chine ? C’est tout simplement le leader mondial et un spécialiste de cette matière avec plus de la moitié des 600 brevets internationaux de la production de fibre de chanvre.

Une fois la matière première sourcée en Chine, il nous semblait plus logique de trouver des partenaires de confection à proximité. Et nous pouvons désormais compter sur des partenaires de confiance sur place, pour nous aider à contrôler la qualité de nos tissus et vêtements. Concentrer les acteurs de notre chaîne de valeur sur un même territoire nous permet aussi de réaliser des économies de transport et de réduire nos délais.

Par ailleurs, une confection chinoise nous permet bien entendu de réduire nos coûts de production, en comparaison à une confection française ou européenne, nous n’allons pas vous le cacher. C’est ce qui nous permet de proposer des produits éthiques et notamment en chanvre à des prix accessibles. Nos marges étant déjà réduites par l’augmentation du coût de nos matières premières, nous ne pouvions pas augmenter drastiquement nos coûts de production sans que le prix final soit lui aussi fortement impacté. Nous aurions théoriquement pu vous proposer un tee-shirt en chanvre « Made in France » mais son prix aurait avoisiné les 80 euros, nous aurions été loin d’un produit accessible au plus grand nombre…

Pour autant, et c’est sur ce point que l’opinion générale est souvent mal informée, produire en Chine n’ est pas un remède miracle pour réduire les coûts. Même si le « Made in China » reste moins cher que la plupart des productions européennes, la situation a énormément évoluée au cours des dernières décennies et pour toucher des prix très bas il faut désormais se tourner vers d’autres pays d’Asie : le Bangladesh ou le Pakistan par exemple, où les conditions de travail sont largement plus difficiles à contrôler.

Par ailleurs, la Chine souffre d’une mauvaise image et l’opinion générale semble s’ être arrêtée à un constat désormais éloigné de la réalité actuelle. En effet, le pays n’est plus ce qu’il était il y a des années et d’énormes amélioration ont été faites. L’époque de Mao Zedong où la quantité primait sur la qualité pour répondre à l’urgence économique du pays (nourrir sa population) est révolue et la Chine est aujourd’hui la deuxième puissance mondiale, avec une économie et des outils de productions modernes, permettant de miser sur la qualité.

Mais parce que nous sommes conscients que des dérives peuvent exister, comme partout, nous avons fait le choix de nous appuyer sur des outils permettant de contrôler les pratiques au sein de nos usines partenaires : les certifications. En effet, notre fournisseur de tissu principal produit selon le cahier des charges de la certification GOTS, qui garantit le respect de principes écologiques et sociaux. De plus, notre usine de confection bénéficie de la garantie sociale SA8000, plus longuement présentée dans nos précédents articles. Nous nous sommes intéressés aux améliorations apportées par la certification dans notre usine, même si elle disposait déjà de cette garantie au début de notre coopération. Concrètement, la couverture sociale des travailleurs est aujourd’hui de 100% de l’effectif pour 20% avant la démarche de certification. Par ailleurs, le temps de travail est contrôlé avec une base de 40 heures par semaine et des heures supplémentaires payées à 150%, et à 200% lorsqu’il s’agit d’un samedi. L’usine avec laquelle nous travaillons est particulièrement attentive à la rémunération des employés qui touchent un salaire 75% supérieur au minimum légal, pour les rémunérations les plus basses. Enfin, notre partenaire a déménagé dans une nouvelle usine, plus moderne, en janvier 2020.

Toujours dans une logique d’amélioration continue , nous ne tournons pas le dos au « Made in Europe » et espérons un jour produire en quantités suffisantes pour rapprocher notre centre de production. Pour ce qui est du « Made in France », nous souhaitons vous rappeler qu’il convient de rester vigilants, et ce modèle montre aussi ses limites : des produits estampillés made in France ne le sont pas forcément comme vous l’entendez et « Made in France » ne rime pas systématiquement avec matières éco-responsables. Par exemple, à la création de la marque, nos produits étaient sérigraphiés et finalisés localement (à Clermont Ferrand et Thiers), même s’ils n’étaient pas assemblés en France. Comme prévu par les services douaniers, « le produit prend l’origine du pays où il a subi la dernière transformation substantielle », nous aurions alors pu utiliser le label « Made in France », mais nous nous y sommes opposés, cela constituant selon nous, une publicité mensongère.

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